Je suis issue d'une famille qui vit dans le milieu aisée. Afin d'entrer dans ce lycée, mes deux parents m'ont motivé pour que je donne le meilleur de moi-même et ainsi obtenir une bourse. Ma mère s'appelle Katherin et mon père Jason. J'ai des relations normales avec eux. J'ai deux grandes soeurs de 23 ans qui sont jumelles, Christy et Julia, avec lesquelles je ne m'entends pas du tout. J'ai un petit frère de 14 ans, Ron. Etant ateint d'un handicap mental, je suis plutôt proche de ce dernier qui demande beaucoup de soins. Grand-mère Anne et moi sommes devenues très complices suite à la mort de Grand-Père Jefferson.

Il était arrivé trop tard. Et il attendait, assis et seul, dans le couloir qui fourmillait d'infirmières. Il n'avait pas pu rentrer dans la salle d'accouchements, malheureusement. Je sais que ma mère aurait voulu avoir sa présence à ses côtés mais son travail l'avait empêché d'arriver à temps. Il s'en voulait maintenant. Il se rongeait les ongles en se demandant si j'allais naître en bonne et dûe forme. Si j'allais enfin être le garçon qu'il attendait tant. Ma mère n'avait pas voulu savoir. Elle voulait avoir la surprise. Certes, elle a eu la surprise de me voir débarquer un mois plus tôt. Dans la salle d'accouchements, la sage-femme prodiguait quelques conseils à ma mère qui souffrait beaucoup. Au bout de quelques longues minutes, je poussais enfin mon premier cri. Dans le couloir, quelqu'un annonça à mon père que je venais de voir le jour. Ainsi, Heather était née. Heather, c'était le prénom de mon arrière-grand-mère maternelle qui avait si souvent couvert mes parents durant leur jeunesse.

« Dis Maman, tu crois que les monstres, ça existe ? »
Telle fut la première question que je posais à ma mère lorsque je fus en mesure de formuler une question correctement. J'avais eu la hantise des monstres depuis que j'avais vu ce dessin animé. IL m'avait traumatisée. J'avais eu peur et selon moi, tous les dessins animés étaient réels. Christy et Julia, les jumelles, étaient derrière moi et rigolaient. C'étaient des pestes mais j'étais encore trop naïves pour m'en rendre compte. Soudain, l'une d'elle dit d'une fois suffisamment forte avant que ma mère réponde :
« Les monstres, ça existent. Et même que parfois, ils se cachent sous ton lit et attendent que tu dormes pour te manger avec leurs longues dents pointues. »
Ma mère se retourna et lança un regard noir à Christy. Elle prononça des mots que jamais je n'oserais redire. C'était vraiment méchant. Le visage de Christy se décomposa et elle pleura. Julia me regarda méchamment et entraîna sa jumelle dans une autre pièce de la maison. Je hais les monstres.

Mes parents, Christy, Julia, mon frère qui avait deux ans et moi étions au cirque. J'étais contente car c'était la première fois que j'allais voir un superbe spectacle. On m'en avait si souvent vanté les mérites ! Je souriais tout le temps et je posais tout le temps des questions à mes parents. Comme toujours, les jumelles m'embêtèrent. Elles profitèrent de la faiblesse de Ron pour l'ennuyer aussi. Il était né handicapé mental. Malgré cette anomalie, mes parents avaient décidé de le garder. J'étais contente d'avoir un petit frère, même s'il n'était pas comme moi. Je m'amusais avec lui alors qu'elles ne l'avaient jamais approché. Je ne comprenais pas leurs comportements.
Mais là, j'étais au cirque, au tout premier rang. Je regardais la piste sablée. Quand les lumières se tamisèrent et qu'un homme, appelé Monsieur Loyal, entra en piste. Il annonça tout d'abord un spectable avec des chevaux. C'était magnifique. Puis entra le clown. Il fit son numéro. Puis, armé de sa fleur qui lançait des jets d'eau, il arrosa tout le premier rang. Je n'y échappais pas. J'ouvris de grand yeux étonnés. Je me mis à pleurer lorsqu'il rigola. Quand il s'approcha de moi pour savoir ce qui n'allait pas, j'hurlais de peur et je me cachais dans les bras de ma mère.
Depuis, je n'avais plus voulu aller au cirque.

C'était au mois de juillet et j'étais assise sur le canapé du salon. J'avais seize ans et je venais de finir mon collège. J'attendais mes résultats des examens de fin de collège avec impatience. Mes yeux étaient fixés sur l'horloge et suivaient la trotteuse. Le facteur arrivait toujours à l'heure. Toujours ponctuel. 10h54... 10h56... 10h59... Enfin il était onze heures et le facteur arriva. Je me levais de ma chaise et me précipitais dehors. Ma mère, Christy et Julia s'était absentées. Ron et mon père étaient dans le jardin, ce dernier tentant d'apprendre à Ron comment planter des fleurs. Alors, je m'occupais de tout dans la maison.
« Bonjour Will. Du courrier pour nous ? »
Will chercha dans sa sacoche et me tendit trois enveloppes. Deux d'entre elles étaient au nom de mon père et l'une était à mon nom. Il y avait un cachet officiel sur elle. Je l'ouvris sans même attendre d'être dans la maison. Je parcourus la feuille de mes yeux. Tous mes résultats étaient positifs... Tous sans exception. Ma moyenne me permettait d'avoir la bourse que mes parents convoitaient pour moi. J'allais enfin pouvoir aller dans un grand lycée !!!

Le bateau m'emmenait sur une île. Je ne savais rien de l'école dans laquelle j'allais. Rien du tout. Je savais juste que mes parents m'y avaient inscrit sans que je le sache et sans qu'on m'en dise plus que je n'aurais voulu le savoir. J'étais déçue de ne pas être avec mes amies du collège mais en même temps, j'étais contente d'aller dans un nouvel endroit. Un endroit dont je ne connaissais rien.
Mon année de seconde avait été riche en évènements et en rencontres. Je découvris peu à peu cette école qui semblait si mystérieuse pour moi. J'en appris plus sur son histoire. C'était un ancien asile. Ainsi donc, j'étais dans un ancien asile... Seulement, mes parents étaient-ils au courant de cette chose ? Si je l'avais su avant, j'aurais tout fait pour ne pas y aller. En fin de compte, je me suis aperçue que cette anecdote ne me dérangeait pas. Cela m'a permis de travailler autant que je le faisais au collège et de pouvoir m'intégrer à un groupe.

Je suis une pure brune aux yeux marron. Tantôt mes cheveux sont légèrement ondulés tantôt je les lisse. Ça dépend de mon humeur, en fait. J'ai une peau légèrement mate. Contrairement aux autres membres de ma famille, je suis de taille moyenne et plutôt fine. J'ai un visage bien ovale, un nez fin et des lèvres un peu pulpeuses. Je ne vais pas dire que je suis toujours très bien habillée car, comme tout le monde, il m'arrive d'être en survêtements toute une journée. Cependant, je passe le plus clair de mes jours dans des tenues qui mettent mes courbes et la couleur de ma peau en valeur.

On pourrait croire qu'au premier abord, je suis une fainéante mais, en réalité, il est tout autre. Je suis une grande bosseuse, un peu trop selon certains, mais à la hauteur des espérances de mes parents. Je suis aussi de nature joyeuse et je n'hésite pas à redonner le sourire à quiconque en a besoin. En outre, quand une personne me demande de l'aide, a besoin de réconfort ou a simplement besoin de parler, je suis toujours là. Par contre, lorsqu'on me confie un secret, je le révèle facilement lorsqu'on exerce du chantage du moi. Toujours calme, je peux passer des heures sur une chose sans que ça m'énerve. Bon, même si au bout d'un moment, je n'y arrive pas du tout, je suis capable de tout balancer et de recommencer plus tard.